La Commanderie

 

 

Commanderie - Baillie

Appartenant tout d'abord aux templiers, la commanderie de Pont-Melvez est transférée après la dissolution de l'ordre en 1312 aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui en conservent la propriété jusqu'à la Révolution. Le territoire entier de Pont-Melvez relève féodalement de cet ordre religieux, et est exploité par les vassaux suivant un mode particulier de tenure du sol nommé la quévaise. Jusqu'à la Révolution, toute la paroisse relève de la commanderie de Pont-Melvez.

Une commanderie de Malte, très importante, avait autrefois son siège principal au lieu dit encore la Commanderie et qui n'est plus aujourd'hui qu'une ferme; elle était elle-même une dépendance d'une commanderie plus considérable dite de la Feuillée. La chapelle qui dépendait de cet établissement, près duquel existait une fontaine miraculeuse, a pour patron, comme tous les anciens établissements de Malte, saint Jean l'Évangéliste

La Commanderie de Pont-Melvez qui possédait les deux aumôneries de Burthulet et du Loc’h situées à la limite de la forêt de Duault, commandait les haras ducaux.

La commanderie possédait le droit de QUEVAIZE c'est -à dire le droit de faire travailler des gens sur ses terres à son profit.
Le travailleur s'appelait un quévaizier et la terre sur laquelle il travaillait un convenant ou une tenure. Peu de choses le différenciait du serf, sauf qu'il n'était pas assujetti à celui qui l'employait, mais il est vrai que le jour où le quévaizier voulait rompre le contrat avec la commanderie c'était au prix d'énormes sacrifices. Ce contrat comprenait de treize à quinze articles, selon les commanderies. Le convenant était transmissible au plus jeunes fils de celui-là, il était appelé le "JUVEIGNEUR" à défaut de mâle il pouvait exceptionnellement être transmit à la plus jeune des filles sans que ses autres frères ou sœurs, ne puissent prétendre aucune récompense ; sinon il revenait au commandeur. Il n'existait pas de douaire, les quévaiziers étaient grevés de taxes, d'impôts, de corvées de toutes sortes ; ils payaient même un impôt selon la vaisselle qu'ils utilisaient. (exemple l'étain).
Exemples d'articles du contrat : l'article XV spécial à la commanderie de PONT-MELVEZ et le plus saugrenu : Sont tenus les jeunes mariés de la paroisse, de sauter dans l'eau de la rivière du LEGUER le lundi de pâques de l'année de leur mariage, à peine de 60 sols 4 deniers d'amende. Les obligations et corvées étaient proclamées en chaire le dimanche à la messe. Quant il fallait aller chercher des ardoises pour la commanderie à plusieurs lieues, non seulement le quévaisier n'était pas rétribué, mais de plus à charge pour lui de se nourrir et de nourrir son animal de trait.

La paroisse de Pont-Melvez appartient tout entière aux templiers au XIIIe siècle, puis à leur suite, aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Ceux-ci possèdent une commanderie dont un vestige subsiste, le porche d'entrée (propriété privée) :

Livres :